Directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, Mme Marie Ba

« L’objectif régional est atteint mais nous nous rendons compte que la marge de progression ralentit et cela est un véritable défi pour les années à venir »

Aujourd’hui, 11 décembre 2023, s’ouvre à Abidjan en Côte d’Ivoire, la 12e réunion annuelle de Partenariat de Ouagadougou (PO) réunissant près de 400 participants. Mme la Directrice de l’Unité de Coordination du PO (UCPO), Marie Ba, se prononce, entre autres, dans cet entretien, sur les progrès enregistrés par les pays en matière de promotion de la Santé de la reproduction/Planification familiale (SR/PF), l’accompagnement des partenaires, le financement endogène de la PF. Elle commence par expliquer pourquoi le choix du thème de cette année « Genre et Santé reproductive : les stratégies pour un changement social et comportemental en faveur de la jeunesse ».

C’est un thème qui a été retenu par les points focaux du Partenariat de Ouagadougou et plus particulièrement les jeunes leaders. Au vu de l’évolution de notre mouvement, de notre vision commune mais aussi de nos ambitions, il est venu tout naturellement le temps de nous pencher sur cette question de normes sociales en faveur d’une jeunesse saine et actrice de son destin.
Notre stratégie après 2020 prévoit cinq (5) priorités parmi lesquelles le focus sur les besoins de la jeunesse, les normes sociales, l’utilisation d’évidences afin d’affiner les politiques et programmes de santé SR, les pays prioritaires qui ont besoin d’une attention accrue ainsi que la planification familiale en contexte de crise. Ce sont donc deux de nos cinq priorités qui sont prises en compte dans ce thème de cette année.

Qu’est-ce que vous attendez de la 12e RAPO ?
Il a toujours été question que la RAPO soit un évènement marquant de l’année en Afrique de l’Ouest francophone pour les experts, partenaires, preneurs de décision en matière de planification familiale mais également de santé de la reproduction de manière générale. C’est un moment d’évaluation de notre mouvement, de nos avancées, un moment de remise en question, de partage d’expériences. C’est aussi surtout devenu un moment de networking afin de donner l’opportunité à un plus grand nombre d’interagir avec d’autres membres de la communauté et de notre mouvement car cela ne leur est pas donné durant l’année. C’est la raison pour laquelle nous tentons de diversifier les profils des participants de la RAPO et d’y inclure de plus en plus les acteurs locaux et nationaux. C’est donc une opportunité d’adhésion à une vision commune et qui nous donne la possibilité d’enrichir et affiner notre partenariat.

Quel bilan pouvez-vous faire des progrès des différents pays membres du PO depuis la 11e réunion tenue à Niamey au Niger ?
Le bilan est positif de manière générale même si quand on rentre dans les détails, beaucoup d’opportunités sont manquées. Nous évoluons dans un contexte de plus en plus rigide et difficile, vu les crises multiformes auxquelles sont confrontés nos pays, les prestataires de services, les centres de santé… Donc l’objectif régional est atteint mais nous nous rendons compte que la marge de progression ralentit et cela est un véritable défi pour les années à venir. Mais nous savons le défi surmontable quand on voit des pays comme le Burkina Faso où le contexte et la situation de crise n’ont pas empêché le maintien de la ligne budgétaire élevée pour l’achat des contraceptifs ainsi que l’atteinte de son objectif annuel.

Comment appréciez-vous l’accompagnement des donateurs, des gouvernements, des Organisations de la société civile (OSC) et des jeunes pour l’atteinte de 13 millions d’utilisatrices d’ici à 2030 ?
Si le mouvement est toujours aussi vibrant, cela est dû justement à ces différents acteurs et le soutien inestimable qu’ils lui apportent chacun à sa manière. C’est ce qui fait la richesse d’un partenariat. Nous encourageons nos pays à encore plus de souveraineté contraceptive en augmentant les financements pour l’achat des contraceptifs mais également pour améliorer l’environnement habilitant qui faciliterait les normes sociales favorables à la planification familiale et la prise de décision éclairée des femmes. Il revient à nos gouvernements de faire de la santé des femmes et des jeunes filles, une priorité et cela passe par leur santé sexuelle et reproductive et leur épanouissement.

Les pays francophones recevaient moins de financements que les pays anglophones dans la région. Y’a-t-il eu des améliorations ces dernières années ?
Il y a eu une amélioration. Les financements domestiques ont augmenté tout comme l’aide internationale pour l’Afrique francophone. Cependant, il faut noter que les financements alloués aux pays anglophones continuent de dépasser ceux octroyés aux pays francophones.

Avez-vous noté dans les pays du PO des progrès dans la mobilisation des financements locaux pour la promotion de la planification familiale ?
Il y a eu une amélioration de ces financements locaux. Je pense que nos dirigeants sont de plus en plus sensibilisés à la question, les jeunes sont de plus en plus focus sur leurs besoins. Les partenaires ont aussi tenu à faciliter cette mobilisation par exemple à travers un fonds incitatif mis en place par la Fondation Bill & Melinda Gates qui pour chaque dollar d’augmentation de la ligne budgétaire pour l’achat des contraceptifs, en offrait deux. C’est ainsi que des pays comme la Guinée, le Niger ont augmenté leur apport et financement domestiques.

Avez-vous noté dans les pays du PO des progrès dans la mobilisation des financements locaux pour la promotion de la planification familiale ?
Il y a eu une amélioration de ces financements locaux. Je pense que nos dirigeants sont de plus en plus sensibilisés à la question, les jeunes sont de plus en plus focus sur leurs besoins. Les partenaires ont aussi tenu à faciliter cette mobilisation par exemple à travers un fonds incitatif mis en place par la Fondation Bill & Melinda Gates qui pour chaque dollar d’augmentation de la ligne budgétaire pour l’achat des contraceptifs, en offrait deux. C’est ainsi que des pays comme la Guinée, le Niger ont augmenté leur apport et financement domestiques.

Avez-vous noté dans les pays du PO des progrès dans la mobilisation des financements locaux pour la promotion de la planification familiale ?
Il y a eu une amélioration de ces financements locaux. Je pense que nos dirigeants sont de plus en plus sensibilisés à la question, les jeunes sont de plus en plus focus sur leurs besoins. Les partenaires ont aussi tenu à faciliter cette mobilisation par exemple à travers un fonds incitatif mis en place par la Fondation Bill & Melinda Gates qui pour chaque dollar d’augmentation de la ligne budgétaire pour l’achat des contraceptifs, en offrait deux. C’est ainsi que des pays comme la Guinée, le Niger ont augmenté leur apport et financement domestiques.

Interview réalisée par Boureima SANGA


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