Pairs éducateurs au Burkina

Des « soldats » pour contrer les grossesses non désirées

Formés par l’Association Burkinabè pour le Bien-Etre Familial (ABBEF), les pairs éducateurs sont un rempart contre les grossesses non désirées dans les établissements et les quartiers périphériques de Ouagadougou. Leurs actions ont permis aux jeunes de mieux connaître leurs droits en santé sexuelle et reproductive.

Etudiante sage-femme à l’Ecole nationale de santé publique, Awa Zoundi fait partie des milliers de jeunes formés pour contrer les grossesses non désirées au sein des établissements scolaires. Paire éducatrice depuis ses années de collège, elle ne cesse jusqu’à ce jour d’apporter la « bonne information » à ses camarades au sein des établissements scolaires. « Nous sensibilisons nos camarades dans les salles de classe, lors des heures creuses, à la pause, à midi… », explique, Awa Zoundi. Dans la stratégie avancée, Mme Zoundi et ses pairs n’hésitent pas aussi à sillonner les quartiers périphériques pour sensibiliser la population sur les bienfaits de la Planification Familiale (PF). « Pendant les vacances, lorsqu’on n’a pas cours, nous partions aussi dans les quartiers pour sensibiliser la population », informe-t-elle.
Ses messages dit-elle, passent auprès des jeunes, car, nombreux d’entre eux viennent lui demander des informations et des conseils sur la santé sexuelle et reproductive.

Josias Sankara, membre du Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ) est aussi pair éducateur à l’ABBEF depuis trois ans.

« Armé » sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, il n’hésite pas à transmettre ses connaissances aux jeunes afin qu’ils adoptent des comportements responsables.
« Quand j’ai reçu la formation, il a été très facile pour moi d’approcher mes pairs. Je programme les séances de sensibilisation et le message passe très bien. Cela a beaucoup d’effets, parce qu’après les séances, il y’ a beaucoup de questions, des rencontres individualisées où, à l’issue desquelles, j’ai dû référer certains jeunes au centre de santé de l’ABBEF. Nos actions ont beaucoup de résultats positifs », se réjouit M. Sankara.

Malheureusement, regrette-t-il, les grossesses non désirées sont un fléau qui mine encore la société. « Je ne perds pas espoir parce que nous continuons toujours de sensibiliser. Il y’ a beaucoup de pairs éducateurs qui sont formés dans différents établissements et qui y interviennent ainsi que dans les différentes communautés. C’est un combat que nous avons commencé et il n’est pas prêt d’être terminé. Mais nous sommes très sûrs qu’à l’avenir les grossesses non désirées vont s’estomper », espère, le pair éducateur Josias Sankara. Pour lui, tous les jeunes doivent s’impliquer davantage dans les combats contre les grossesses non désirées.

Rasmata Derra, paire éducatrice et animatrice vacataire à l’ABBEF estime que les pairs éducateurs doivent impacter positivement la communauté. « Nous avons été formés pour accomplir une mission d’éveil de conscience de nos camarades en donnant les bonnes informations, c’est-à-dire, lever les tabous sur la sexualité, sensibiliser permanemment sur les grossesses non désirées », dit-elle. Fort de cet engagement, ils comptent mener la sensibilisation afin de contribuer à l’épanouissement de la jeunesse.

Abdel Aziz NABALOUM

Légende

  1. Awa Zoundi : « depuis des années, j’apporte la bonne information sur la santé sexuelle aux jeunes ».
  2. Selon Josias Sankara, membre du mouvement d’actions des jeunes et pair éducateur, leurs actions ont beaucoup de résultats positifs.
  3. Rasmata Derra, paire éducatrice : «nous avons été formés pour l’éveil de conscience de nos camarades ».

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