Droits en Santé Sexuelle et Reproductive, Haro à la stigmatisation des adolescent (e)s et jeunes

La stigmatisation et la discrimination en matière de santé sexuelle et reproductive, éloignent les jeunes des centres de santé au Bénin. Le regard malsain et la mauvaise perception de l’utilisation des méthodes de contraception par les adolescents et jeunes font que ces derniers ne fréquentent pas les centres de santé et sont exposés à plusieurs problèmes dont les grossesses non désirées.

Kpagnéro YESSOUFOU est une jeune béninoise, vendeuse ambulante d’orange, résidant à Parakou.  Agée de 22 ans et aujourd’hui mère de deux enfants, Kpagnéro est tombée enceinte pour la première fois  en classe de seconde parce qu’elle n’a souscrit à aucune méthode contraceptive par crainte d’être jugée comme ses grandes sœurs. Résultats, son avenir est hypothéqué et difficilement elle arrive à s’offrir 500 francs par jour comme bénéfice. « Je suis tombée enceinte par  manque d’informations sur la santé sexuelle et reproductive, aussi mes parents trouvaient que ce sont les ‘‘travailleuses de sexe’’ qui font le planning », explique-t-elle. Très amère, la jeune  dame exprime son désarroi et condamne avec véhémence la société. Pour elle, les comportements des aînés et l’idéologie de ses parents l’ont poussé à cette vie de misère.

Comme Kpagnéro, plusieurs adolescentes et jeunes filles ont peur du ‘‘ce que diront les autres’’  sur leur sexualité. Les jeunes garçons ne sont pas exempts à la situation. Ils sont bloqués, eux aussi, par la stigmatisation et la discrimination. L’information vraie et sans jugement sur la santé sexuelle et reproductive est difficile d’accès lorsqu’on se réfère aux propos des jeunes interviewés dans la ville de Parakou dans le septentrion du Bénin.

Comme Kpagnéro, plusieurs adolescentes et jeunes filles ont peur du ‘‘ce que diront les autres’’ sur leur sexualité. Les jeunes garçons ne sont pas exempts à la situation. Ils sont bloqués, eux aussi, par la stigmatisation et la discrimination. L’information vraie et sans jugement sur la santé sexuelle et reproductive est difficile d’accès lorsqu’on se réfère aux propos des jeunes interviewés dans la ville de Parakou dans le septentrion du Bénin.

« Je suis mal à l’aise surtout quand je vais pour acheter des serviettes hygiéniques à la pharmacie, je remarque que les agents de la pharmacie me regardent bizarrement », s’exprime une jeune fille victime de stigmatisation dans la ville de Parakou. Elle poursuit en disant « j’ai été témoin d’un cas qui m’a trop marqué. Nous étions à l’hôpital et nous attendons notre tour pour être examinés quand un agent sort et dit : celle qui a fait l’avortement là peut rentrer ».

Pour le jeune David Babatounde, il pense être victime de la stigmatisation chaque fois qu’il part à la pharmacie pour se procurer des préservatifs. « Quand tu dis que tu veux du préservatif, c’est comme si c’est un extra que tu as demandé. On te regarde comme si tu avais volé », témoigne-t-il.

Cette situation ne favorise pas l’accès des droits en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes confirme le médecin chef du centre de santé de N’dali dans le nord du Bénin, Dr DASSOUGUI Tégnami. Il soutient qu’au Bénin, il y a environ 1500 femmes qui décèdent, parmi lesquelles, 2 sur 5 sont des adolescentes en âge d’aller à l’école. « En 2020, on a recensé 2290 cas de grossesse en milieu scolaire. Toutes ces statistiques prouvent que les jeunes veulent adhérer aux méthodes contraceptives, mais vu qu’il y a la stigmatisation et le fait de se présenter dans une pharmacie ou ailleurs dans un centre de santé fait que des gens sont frustrés. Cette situation peut facilement conduire à des situations regrettables », interpelle le Dr Dassougui.

Fachari Aboudou

Pour le jeune David Babatounde, il pense être victime de la stigmatisation chaque fois qu’il part à la pharmacie pour se procurer des préservatifs. « Quand tu dis que tu veux du préservatif, c’est comme si c’est un extra que tu as demandé. On te regarde comme si tu avais volé », témoigne-t-il.

Cette situation ne favorise pas l’accès des droits en santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes confirme le médecin chef du centre de santé de N’dali dans le nord du Bénin, Dr DASSOUGUI Tégnami. Il soutient qu’au Bénin, il y a environ 1500 femmes qui décèdent, parmi lesquelles, 2 sur 5 sont des adolescentes en âge d’aller à l’école. « En 2020, on a recensé 2290 cas de grossesse en milieu scolaire. Toutes ces statistiques prouvent que les jeunes veulent adhérer aux méthodes contraceptives, mais vu qu’il y a la stigmatisation et le fait de se présenter dans une pharmacie ou ailleurs dans un centre de santé fait que des gens sont frustrés. Cette situation peut facilement conduire à des situations regrettables », interpelle le Dr Dassougui.

F.A.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *