La réticence supposée des religieux à la problématique de la santé reproductive dans l’opinion, est bien loin de la réalité selon l’Iman Mamadou Traoré. Membre du haut conseil islamique du Mali, le président du Réseau Islam Population et Développement relève les actions menées par les autorités religieuses de tous ordres dans son pays pour accompagner l’adhésion de leurs fidèles.
Leaders d’opinion, les religieux dans leur rôle régalien d’autorité morale consacrent des prêches et autres créneaux à la sensibilisation des populations. Au Mali, en plus de ce qu’il se fait dans les mosquées, églises et lieux de culte coutumiers, plusieurs autres actions sont menées grâce à l’appui des partenaires financiers. « Au Mali depuis 2005, les leaders religieux parlent le même langage pour permettre aux femmes, et la jeunesse d’accéder à leurs droits de la santé reproductive. Nous avons même des centres d’écoute dans certaines mosquées, qui prennent en compte les jeunes couples et les adolescents sur l’accès à la PF, la violence basée sur le genre et bien d’autres thématiques pour l’épanouissement de la femme », a affirmé l’Imam Mamadou Traoré.
Par ailleurs, le religieux pense qu’il faut davantage d’efforts d’explication et d’implication des autorités religieuses sur les nouvelles thématiques. « Aucun leader religieux n’est contre la santé sexuelle et reproductive. Cependant, certaines terminologies peuvent porter à confusion. Toutes les normes sociales ne sont pas à délaisser, il faut savoir faire le tri », a-t-il indiqué.
Toutefois, l’Imam Mamadou Traoré recommande une plus grande place à l’approche et aux actions des religieux lors des échanges de la RAPO. « Nous souhaitons dorénavant être plus représentés pour apporter notre contribution et des éclaircissements sur notre position.», a-t-il conclu.
Willyam Klikan
Fatouma Bouygulé
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